Racine de cade, marbre
70 cm de haut
38 cm de large
Les copinosaures
C’était une grosse racine de cade bien tourmentée avec de nombreux départ dans tous les sens et de la loupe. La loupe est une sorte de nodosité tourmentée et capricieuse dans le jeu des veines d'un bois. A l'état embryonnaire dans les racines, la désorganisation des mailles et l'entremêlement des branches forment des complications variées qui composent souvent des dessins curieux. Le cade est le genévrier méditerranéen. Je l’ai attaqué sans idées préconçues.
Cela m’amusait de mettre une grosse masse posée sur une partie fine. J’y ai décelé une sorte de petit dragon ou de dinosaure sans savoir quoi faire de la partie restante. Souvent dans le travail sur les racines, on est confronté à cette alternative, retirer de la matière pour mieux dégager la forme pressentie et se faciliter le travail en perdant des possibles à venir, ou garder cette matière pour se permettre d’aller plus loin dans l’acte créateur en se laissant surprendre dans son projet, mais en se compliquant et en ralentissant l’avancée du travail… Dans ce cas-là, la partie restante était importante. Elle a permis la naissance d’un deuxième petit dinosaure du genre ptérosaure. Les yeux sont incrustés en ébène du Gabon.
Au vu du poids et du volume de ces bestioles perchées, il fallait un socle stable et lourd pour planter ce petit arbre. J’ai choisi un bloc de marbre gris des Hautes -Pyrénées que j’ai poli patiemment.
La racine a décidé du positionnement de ces deux reptiles du passé. Ils ont l’air de bien s’amuser, l’un d’entre eux se tient les côtes, est ce après une crise de rires ? S’étonnent t’ils que cet arbrisseau les supporte ? En tout cas l’autre a déjà déployé ses ailes pour prévenir la chute…
Cette sculpture s’appelle : « Les copinosaures ».
Cette histoire ainsi que la photo de la matière originelle seront remises avec le certificat d'authenticité de la sculpture.